LUXEMBOURGER WORT - La voix du Luxembourg

6 may 2001

 

Une corbeille d'oeuvres figuratives

 

Exposítion d'artistes italiens au Théátre des Capucins

L'actuelle exposition au Théátre des Capucins est le fruit d'échanges culturels entre le Luxembourg et l'Italie, en l'occurrence Vérone, organisés autour de l'art figuratif par le galeriste luxernbourgeois Bertrand Kass, établi à Innsbruck.

Deux frères, sculpteurs, s'avèrent complémentaires. L'un, Vasco Bertolini, a opté pour le bois. Bois de noyer dans une première série toute en verticale. Ce sont des traits élancés à la conquéte de l'espace, dotés de formes, parfois ironiquement anthropomorphes. Cela peut etre une grimace humaine aboutissant au bout de son long chemin sinueux en pente à une paire de pieds. Dans une deuxième série, en bois d'olivier, intervient l'idée de noeud si proche, lorsqu'il s'agit d'humains, d'embrassades.

Les tétes de son frère, Bertocesco, anciennement nichées dans des formes bizarres et distordues, ont fait ici la place à des silhouettes aplaties où le geste est inhérent. En marbre de Vérone, blanc ou rose, à nervures, la bidimensionnalité se retrouve dans la tridimensionnalité. Dominées par la forme circulaire, les figures sont compactes. La stylisation fait pencher le sculpteur de plus en plus vers l'art abstrait.

Aux sculptures sont associées les peintures de trois autres artistes.

En grands plans sont les corolles de fleurs d'Erre Monaco. Peintes à l'huile et recouvertes d'un vernis, elles s'emparent de l'espace du tableau. En miniatures, elles représentent comme le motif d'un carrelage. Gráce au grossissement en plans rapprochés, le regardant y voyage comme dans le dédale d'un paysage, mais se heurte au bouton central mis en relief par de la sciure de marbre maintenue par de la colle.

Ugo Frigo, paysagiste et représentateur de scènes de vie, obtient par une extréme stylisation une dépersonnalisation de ses coins pittoresques bénéficiant de la lumière du sud. En plus de cela, la géométrie de ses paysages architecturaux est ressortie par une simplification. Ugo Frigo n'hésite pas à faire traverser d'un trait ses paysages éclairés par des ombres qui s'allongent. En fait, les formes stratifiées sont purifiées par une unification de la couleur. Le méme style est appliqué aux scènes de vie et aux natures mortes, sauf que l'artiste essaie d'intégrer là son sujet d'une manière non rigide dans une forme circulaire.

Enfin, Vinicius Pradella, d'obédience surréaliste, traite la femme un peu comme une jolie plante láchée sans lien dans un espace libre et lunaire. Se balancant ou. flottant, elle est la maitresse des airs, elle est la princesse de son royaume. Ce sont des personnages du Moyen Age, issus de contes de fées, accompagnés d'animaux-symboles. La vie organisée sur terre est seulement suggérée par des éléments Architecturaux. Elle parait si lointaíne.

Nelly Lecomte